méfiance mensonge

Y'a deux sortes de gens qui sont méfiants.


Les menteurs tout d'abord parce que si on regarde ça inversement, quand tu ne mens pas, tu n'as pas tendance à assumer que les gens mentent puisque ce n'est pas quelque chose dont tu es témoin dans ta psyché interne, la thèse de l'imaginaire et l'autre prend tout son sens ici; comment qu'on imagine le monde, on le projete sur l'autre.


Le menteur assume donc constamment qu'on lui ment puisque son imaginaire est constamment en train de déployer des réseaux de mensonges en lui-même, comme disait Nietzsche, le problème avec un menteur ce n'est pas tant qu'il mente, mais qu'on ne puisse plus lui faire confiance.


Ce qui nous mène directement à la deuxième sorte de gens méfiant, ceux à qui on a menti tellement que leur imaginaire roule maintenant automatiquement les scénarios de possibilités frauduleuses.


Inversement, quand tu ne mens pas et qu'on te ment constamment, ça habitue l'esprit à une vigilance qui si les mensonges mènent à des traumatismes, la structure de l'imaginaire devient rigide autour de cette méfiance, puis hypervigilance jusqu'au diagnostique du trouble de la personnalité paranoïaque.


En résumé, y'a deux sortes de personnes méfiantes, les menteurs et ceux à qui ils mentent.