la troisième vague

Je vous ai déjà que de mon point de vue d'épistémologue des sciences humaines, la troisième vague féministe a été un désastre.

Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il n'y a que du mauvais, une certaine relativisation fût bénéfique pour des gens trop cristallisés dans leur définition, toutefois, le problème des définitions changeantes en sciences humaines apporte beaucoup de confusions surtout dans les catégorisations.

Par exemple, le PTSD a d'abord été diagnostiqué pour les gens ayant vécus des accidents traumatiques lors de la construction de chemin de fer, ce diagnostique a été étendu aux soldats traumatisés par des événements violents durant les guerres; dans les deux cas, un accident très rapide qui emmena souvent la mort ou la destruction de membres, laissait les travailleurs ou soldats dans un état particulier avec notamment des tremblements physiques.

Puis les féministes de la troisième vague dirent que des femmes aussi vécurent des traumas physiques, comme le viol ou l'abus familial et voulurent que le diagnostique soit le leur aussi, mais l'élément très rapide et brusque et surprenant apportant les tremblements des travailleurs et soldats n'étaient pas exactement les mêmes, si vous avez déjà été surpris par une explosion vous pouvez comprendre que la vitesse est la puissance de cet événement n'est pas comparable avec un abus physique perpétré par un humain.

Certes, les arguments féministes étaient valides sur énormément de points, mais pas tous, pas assez pour qu'on dise que c'est la même chose, on peut dire que c'est aussi grave voir pire, mais dire que c'est identique, d'un point de vue scientifique, non.

Or des diagnostiques comme le trouble mental de l'hypervigilance ou le trouble de la personnalité paranoïaque viennent aussi d'abus et sont plus précisément ce qu'on retrouve chez la plupart des gens venant de familles dysfonctionnelles.

Encore une fois, ce n'est pas faux que certaines victimes de viol peuvent avoir vécu des trucs qui se comparent en tous points à un PTSD, même le choc d'être arrêté par la police peut lui ressembler, être victime ou pas n'est pas la question ici, c'est l'explosion, la rapidité des événements qui rentrent dedans et le fait qu'un tremblement physique est alors observé.

Aussi, parce que comme je le disais d'emblée, il n'y a pas que du mal qui a été apporté par cette vague féministe, quoique les éléments de relativité et de continuum étaient déjà présents depuis longtemps en anthropologie, d'un point de vue du pouvoir juridique, les féministes ont assenés la rigidité des autres sciences humaines en leur rappelant que ça dépend du contexte et ça c'est très vrai et scientifique.

Toutefois, ça ouvrait la porte à la quatrième vague où tout le monde se réclament de la position de victime et le PTSD devient auto-diagnostiqué comme la marijuana, à n'importe quelle sauce, parce qu'évidemment, tout le monde a vécu à quelque part un trauma; mais peut-on pousser l'analogie d'avec les explosions et ses bains de sangs du débarquement de Normandie, par exemple?

Le problème avec la notion de continuum c'est qu'il ne faut pas l'utiliser pour dire que tout est pareil, plus exactement on pourrait dire que tout est en tout et que tout s'affecte, que les analogies sont pertinentes pour aider à comprendre aussi, mais l'identité d'un point de vue logique, d'un point de vue que deux choses sont pareilles, c'est pertinent quand on médite l'unité dans le respecte des diversités, pas pour imposer une uniformité par conformité; tout est un en science ne veut jamais dire la fin du discernement.